Les centres dentaires low cost français liquidés

La justice a prononcé ce vendredi la liquidation judiciaire de l'associationDentexia, qui proposait dans ses centres des prestations dentaires low cost dont de nombreux patients se sont plaints.

La première chambre civile du tribunal de grande d'instance d'Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a rejeté le plan de reprise de la société Adental Hodling, qui détient d'autres centres associatifs --les centres Dentego-- et elle a prononcé la liquidation de l'association.

Dans ses motivations, le tribunal estime que la «liquidation judiciaire est inévitable quelle que soit l'option choisie». Il met également en cause le mode de fonctionnement des centres low cost Dentexia, et qui devait être appliqué à l'identique, selon le tribunal, par Dentego. «Cette offre, relève la justice, s'inspire singulièrement du modèle d'organisation mis en place par le Dr Steichen (le fondateur de Dentexia, ndlr) lors de la création de Dentexia et enseigné par ce dernier à l'occasion de séminaires destinés aux dirigeants de centres dentaires», destinés principalement à améliorer la rentabilité.

L'offre «ne fait pas état de la qualité des soins susceptibles d'être réservés à des patients démunis ni aux soins de premiers secours», poursuivent les juges, qui estiment que «les grands principes ayant gouverné la loi Bachelot semblent avoir été oubliés au profit d'une organisation mercantile».

D'autres plaintes du collectif attendues



«C'est une décision ahurissante. Qu'est-ce qu'on va faire de tous ces patients qui vont être laissés pour compte ?», a commenté l'avocat de Dentexia, Me Philippe Rudyard Bessis. 

«Il va désormais y avoir beaucoup de plaintes de personnes du collectif qui attendaient la décision d'aujourd'hui pour savoir si elles allaient plus loin», a réagi de son côté Abdel Aouacheria, à l'origine du collectif, qui doit se réunir samedi autour d'un avocat pour étudier les suites judiciaires à donner.

Avant même cette décision de justice, l'association Dentexia, en redressement judiciaire, était sur la sellette après la fermeture de plusieurs de ses centres pour des problèmes d'hygiène et les procédures de centaines de patients qui s'estimaient lésés. Selon "Collectif contre Dentexia", qui réunit déjà 1.000 patients, beaucoup de prestations n'ont pas été réalisées jusqu'au bout et certaines ont été mal faites.

Dentexia a été créé par un consultant, Pascal Steichen, sous la forme d'une association. Son concept : salarier les dentistes, les concentrer sur les soins grâce à l'emploi en nombre d'assistantes et rationaliser les actes, en regroupant notamment en un seul rendez-vous ce qui pourrait être fait en plusieurs. Au plus fort de son activité, Dentexia avait des centres à Paris, Chalon-sur-Saône et Lyon.

Mardi, l'Agence régionale de santé (ARS) Bourgogne-Franche-Comté a décidé de suspendre le centre de Chalon pour «insuffisance des mesures d'hygiène et de désinfection». Début février, l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes avait fait de même avec le centre Dentexia "Tête d'or" à Lyon. En conséquence, il n'y avait plus que deux centres en activité, un à Lyon, l'autre en banlieue lyonnaise, à Vaulx-en-Velin.